Un jour, leurs routes devaient se croiser.

Dans le microcosme de la musique ambiant, le label français Baskaru est devenu en seulement quelques années, la terre d’asile de bon nombre de musiciens qui étirent le temps, l’espace et les notes. Parmi ceux-là, Celer est l’un des plus prolixes, puisque avant Sky Limit, Will Long a déjà produit pas moins de quatre-vingt-quatre albums (!) depuis le lancement de ce projet, alors sous forme de duo en 2005.

Désormais seul à bord de ce vaisseau sans équipage, l’Américain contemple ici des paysages depuis un train, quelque part entre Kyoto et Tokyo, où il réside désormais. Pour apprécier cette musique faite pour la contemplation et l’introspection, il n’y a guère d’autres moyens que de lâcher prise. La lumière et l’ombre s’immiscent entre les paupières à moitié fermées, selon que le soleil passe derrière une montagne, un immeuble, transperce à travers des arbres ou des nuages. On file, bercé par le ronronnement du Shinkansen, tout juste tiré de notre torpeur par des annonces dans une langue incompréhensible lors d’un arrêt en gare. Les longues modulations, les vagues et le ressac des ondes sinusoïdalement, nous font perdre pied et on ne sait plus très bien si les minutes s’étirent indéfiniment ou si, tout au contraire, des années défilent entre chaque battement du cœur.

Où s’arrête le ciel, où se termine la ligne d’horizon ? Où se perdent nos songes, où fuient nos pensées ?

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