J’ai déjà été assez sévère avec Celer (Dying Star) mais j’ai aussi été moins sévère (Sky Limits). Je m’attendais donc à l’être encore moins – il faut bien que l’on progresse, non ?, musiciens comme critiques – en gavant ma platine de ce nouveau rond de polycarbonate, mais pas à ce point…
Dix petits morceaux d’orgue que Will Long (désormais seul à la tête de Celer) a enregistré pour une exposition de peintures de Taichi Kondo (peut-être que le disque passait toute la journée en mode repeat ?). Dix petits morceaux accrochés les uns aux autres qui donnent un grand tout (mais un grand tout de 24 minutes seulement) qui m’a, je dois bien le reconnaître, soufflé.
J’ignore de quel orgue jouait Long mais ses notes, que l’on suit de leur naissance à leur extinction, ont de quoi surprendre. Notre homme peut s’en tenir à une couche ou soutenir cette couche en sous-marin grâce à un grave continu, de toute façon son destin est joué et tout en haut de la courbe il faut la descendre jusqu’au trou béant. Des drones ? Oui mais interrompus par des silences. Une ambient ? Oui mais une ambient qui infuse et qui provoque des choses dans celui qui l’écoute. Au point que celui qui écoute demande pardon pour tout ce qu’il a écrit sur Celer (c’était il y a longtemps, et puis c’était de votre faute)…