Malgré la disparition tragique de Danielle Baquet-Long l’an passé, le souffle du duo américain Celer ne s’éteint pas. C’est la plus belle déclaration d’amour qui soit, une lettre sans fin que formule disque après disque la passion de son mari Will Long, qui fonde aujourd’hui Two Acorns, micro-label à la mémoire de ce qui n’a pas encore disparu. Les objets, les souvenirs, les sentiments. Generic City, première référence et nouvel album réalisé en collaboration avec le japonais Yui Onodera, est tout sauf un essai anecdotique sur le thème de la ville et de l’environnement. C’est une gueule d’atmosphères. Une chanson de la ville silencieuse. Une redécouverte de sons ordinaires et d’expériences ambient. Les sources s’y trouvent là où s’arrête le béton, dans le fantasme du citadin : la redécouverte du silence, du soi et de l’environnement à travers une société anonyme qui s’agglutine, d’un point à l’autre du globe. A l’image des premières minutes d’An Imaginary Tale Of Lost Vernacular, un essaim d’oiseaux qui piaille. La ville, le nombre et le bruit, remèdes miracles contre la solitude ? Certains reconnaissent la vie à travers le vacarme. D’autres y découvrent les bienfaits de la nature et du silence. Generic City se développe à la croisée de ces deux visions. Une madeleine de Proust.

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